Le travail à La Gerbe rassemble les salariés en insertion, les permanents et les bénévoles et stagiaires. Glissez-vous dans leur quotidien grâce au témoignage ci-dessous.
Je m’appelle Tatiana, je suis en insertion à La Gerbe depuis un an. C’est ma référente sociale qui m’a proposé de venir ici. Je suis arrivée de Côte d’Ivoire, avec mes deux enfants, en 2018.
À la ressourcerie, je suis au tri des vêtements, avant j’étais aux livres. Je travaille vingt-six heures par semaine. Ici, avant de signer votre contrat, on vous demande votre projet. On a des contrats de six mois, renouvelables trois fois. J’ai une référente qui me suit à la Gerbe, pour faire les démarches administratives, remplir les dossiers, m’aider à l’insertion.
Je voudrais faire le CAP petite enfance. La référente va me trouver une formation adaptée parce que je suis handicapée. Quand j’aurai mon diplôme, je trouverai du travail. Ici, on vous aide à vous insérer socialement. Moi je suis en France depuis pas longtemps, il y a des trucs qu’il faut faire que je ne connais pas. On nous apprend l’acculturation. Des petites formations sont proposées : par exemple, j’ai fait l’initiation à l’informatique, et le secourisme. Il y a aussi le code de la route et des cours de français pour ceux qui ne parlent pas bien le français. Quand on sort d’ici on est vraiment équipés pour affronter la vie en France. C’est une période importante d’adaptation avant de se lancer. On est dans un milieu protégé. C’est une belle expérience.
Moralement ça fait du bien. On se sent en famille. Même si chez vous c’est pas trop ça, quand vous venez ici ça remonte le moral. Tout le monde est formidable. La référente, elle bataille jusqu’à ce que tout soit résolu. Il y a la bienveillance, la fraternité, la cohésion. Le côté finances aussi est important : je suis rémunérée.
C’est un principe formidable, la ressourcerie, parce que ça aide les pays qui sont ravagés par la guerre et qui n’ont vraiment pas de quoi. La Gerbe fait des dons. Il y a des gens généreux, ils donnent des choses de qualité qui sont envoyées dans les pays qui ont des besoins. Je m’occupe des vêtements dans la dernière étape. Ils ont déjà été triés, nous on les regarde avec attention pour vérifier qu’ils ne sont pas abîmés, pas tachés. On a un fer à repasser aussi. Si les habits sont trop froissés, on les repasse.
Tu donnes ce que toi tu peux recevoir. Quand ça te plaît pas, que tu voudrais pas mettre, il faut pas donner. Tu peux pas donner un habit sale ou un habit qui n’a pas de boutons à quelqu’un qui est dans le besoin. Ça, c’est pas un vrai cadeau. Quand quelqu’un reçoit un cadeau, il doit être content de le recevoir. Un cadeau doit être correct. Certains habits partent à la boutique, d’autres à l’étranger. Pour les deux, c’est les mêmes critères. Quand je plie les vêtements, je pense à la personne qui va les recevoir, à ce que ça va lui apporter. Au ressenti de la personne qui n’a rien à porter. Sa joie me réconforte. À une époque de ma vie, j’ai eu besoin. Quand on est arrivé en France, on n’avait pas les habits de saison. On était au 115. On avait froid. Les gens nous donnaient. Je me rappelle. Aujourd’hui je suis de l’autre côté, c’est moi qui prépare pour donner, c’est bien.
Tatiana
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