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Confinés, mais pas abandonnés

"Et à l'association La Gerbe, comment ça se passe, le confinement?"

L'association a dû fermer dès le 16 mars, tant pour les dépôts de matériel que les collectes à domicile, le magasin de la ressourcerie, le tri dans les ateliers... Les salariés en insertion sont en chômage partiel. Le cadeau pour lequel on est profondément reconnaissant, c'est qu'aucun d'entre eux n'est malade, ni leurs familles. La veille du confinement, 3 déménagements avaient pu être effectués en urgence pour certains salariés qui venaient enfin d'obtenir un logement après de longues années d'attente : surtout, quitter la chambre d'hôtel social! L'équipe des permanents avait mis le paquet en une journée pour les aider à déménager, afin qu'ils puissent passer cette période dans de meilleures conditions. Joie contagieuse d'avoir enfin un "chez-soi" où se poser!

Comme tout le monde, ils ont plus ou moins de difficultés à s'adapter à cette situation inattendue. Se retrouver entre 4 murs toute la journée peut rappeler de douloureux souvenirs à certains. L'inaction risque également de faire replonger dans la déprime. Pour d'autres, la vie communautaire faisait grandement partie de leur quotidien, alors dur, dur de se retrouver seul chez soi. Pour d'autres encore, c'est l'inverse : être confiné à plusieurs dans une même chambre de foyer d'accueil augmente le stress et le souci, l'irritabilité, l'angoisse. D'autres encore sont en chambre d'hôtel du 115, toute la famille dans une seule pièce. Avec des enfants en bas âge qui ont tellement besoin de passer leur énergie d'une manière ou d'une autre... Comment comprendre qu'on ne peut pas rester jouer dehors?! D'autres se sont barricadés chez eux par crainte du virus, osant même à peine aller faire des courses.

Alors oui, ce confinement est compliqué pour beaucoup, mais Sylvie qui maintient très fréquemment le lien avec eux voit qu'au fil du temps, chacun réussit à s'adapter à ces nouvelles contraintes. Le téléphone prend la relève et on les voit prendre des nouvelles les uns des autres, on voit aussi les bénévoles appeler les uns ou les autres... Une vraie solidarité et les belles amitiés créées auparavant sur le lieu de travail se prouvent au grand jour.

Du côté des permanents de l'association, plusieurs sont en télétravail, d'autres en chômage partiel. Deux rencontres en visio-conférence par semaine permettent de continuer le suivi des projets et des personnes. Les liens avec les partenaires à l'étranger sont plus que jamais nécessaires, vu la précarisation qu'apporte le confinement pour les plus démunis.

La fabrication de masques en tissu a été lancée sous la supervision de Sylvie avec 5 salariés en insertion volontaires, chacun chez soi. Le tissu a été trouvé dans les stocks de La Gerbe, maintenant le souci est de s'approvisionner en fil et élastique... les bénévoles de leur côté rivalisent d'ingéniosité pour trouver des élastiques de secours.

De nombreux questionnements émergent de cette période tellement inattendue et exceptionnelle. Une priorité demeure : rester bien reliés les uns aux autres, pour que personne ne se pense abandonné, et

... qu'est-ce qu'on sera heureux quand on pourra enfin se retrouver en vrai!

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