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Im-possible?

Ce mercredi 12 février a eu lieu une soirée inhabituelle à l'espace des habitants des Mureaux. Un invité, le docteur Tony Elonge, médecin gynécologue de l'hôpital Otema, dans la région du Sankuru, en RDC, "grand témoin" du fait que des choses apparemment impossibles deviennent pourtant miraculeusement possibles.

Après une enfance marquée par des, la grande pauvreté, Tony fait des études de médecine à la capitale, Kinshasa, tout en travaillant pour les financer.

A peine a-t-il obtenu le titre de médecin généraliste qu'il se voit nommé chef de zone de santé de Tshudi Loto, dans le Sankuru, et cette zone de santé est aussi grande que l’Île de France. Les conditions matérielles sont dramatiques; centre de santé insalubre, opérations à la bougie, table d'opération rouillée qui cède sous le poids du patient en pleine opération, aucun matériel ni médicament disponible; une grande détresse chez les malades, particulièrement les femmes et les enfants, un taux de mortalité très élevé à la naissance... un bilan écrasant.

Loin de se laisser décourager, Tony décide alors de se spécialiser en gynécologie, car les besoins sont immenses. Après trois années de spécialisation en France, alors qu'il aurait pu y accepter un poste confortable, il retourne au Sankuru, bien décidé à remuer ciel et terre pour changer la situation. (N'hésitez pas à suivre tout cela en image sur cette vidéo.)

Au centre de santé de Tshudi Loto, il lance avec les villageois la rénovation des bâtiments, réceptionne des lits et du matériel envoyés par l'association MEDAF France en 2011 puis par La Gerbe en 2014, commence à faire des opérations dans un cadre un peu plus sécure pour les patientes. Mais Tshudi Loto est très excentré par rapport à l'immense Sankuru, donc pour que les malades aient moins de kilomètres à faire pour accéder à des soins, il décide de créer un hôpital à Lodja, la grande ville du centre de la région. Depuis 2017, Tony est également "coordinateur provincial (pour toute la province du Sankuru) pour les maladies tropicales négligées".

Alors qu'il n'y avait rien sur le terrain que la ville de Lodja lui a cédé à bon prix en 2015, maintenant 6 bâtiments sont sortis de terre, les patientes affluent et les premiers 30 lits sont déjà... largement insuffisants, constate Tony face à l'immensité des besoins.

L'hôpital accueille régulièrement des patientes qui ont fait plusieurs centaines de kilomètres à pied pour venir trouver des soins. A Otema, les soins sont payants, mais beaucoup moins chers qu'ailleurs. Et puis comme nous dit Tony: "mais que veux-tu que je fasse? telle patiente arrive, elle va mourir si on ne fait rien, mais elle n'a rien pour payer. Bien-sûr qu'on va l'opérer." Coeur de Compassion, le bien nommé! "Et puis avec mon personnel, on fait le point financier et nos paies, à tous dans l'équipe, c'est le partage de ce qui reste comme finances."

Une autre anecdote : Lorsque les patientes arrivent de loin, certaines déclarent qu'elles ne veulent être soignées "que par le Docteur Tony". Alors Tony fait venir les 5 autres médecins qui font partie de l'équipe qu'il est en train de former à Otema et on demande à la patiente de désigner le fameux "Docteur Tony". En général, c'est celui qui semble le plus vieux, ou le plus grand, qui est choisi (et non Tony). Et Tony d'ajouter : "très bien, c'est lui qui va vous soigner."

Une vie de persévérance et de "foi à déplacer les montagnes", en toute simplicité et authenticité, face à d'innombrables difficultés!

Trouver du matériel médical, des soutiens financiers, du personnel pour venir continuer à former son personnel local, voilà ce qu'a cherché Tony pendant son séjour et ce que fait Michaël avec lui toute l'année. Un rendez-vous à l'ONU a pu être obtenu! A suivre donc, avec comme ancre, cette belle confiance de Tony (et la nôtre à sa suite) dans la bonté de Dieu. Parce que les projets ne manquent pas : construire de nouveaux bâtiments, mettre en place une université de médecine...

Un écho de l' expo-photos de cette soirée, montrant le travail de Tony Elonge, assortie de phrases inspirantes et motivantes, comme par exemple:

et deux artistes engagés chacun à leur manière dans leur art pour soutenir le travail d'Otema, Jean-Pierre Gaignard et Jean-Daniel Baumann. Merci à eux!

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