top of page

Roumanie : pour passer l'hiver

Chers amis,

La fin janvier et le mois de février sont ici les plus difficiles de l'année. L'hiver est rigoureux avec beaucoup de neige et de grand froid. Les familles dont nous nous occupons souffrent de ces conditions difficiles. Il n'y a plus de bois, ni de réserves de nourriture, car les pommes de terre que nous avions distribuées à l'automne sont mangées depuis longtemps. De plus, beaucoup d'enfants sont malades. Comme les parents n'ont pas d'assurance maladie, c'est nous qui assumons tous les frais médicaux et achetons les médicaments. La caisse maladie ne prend absolument rien en charge pour les "cas sociaux". Nous essayons de faire notre possible mais nous avons souvent l'impression que les problèmes nous dépassent. En ce moment, nous avons le petit Samuel Tonea à l'hôpital, lui qui est venu au monde avec de multiples malformations cardiaques. Il lutte de toutes ses forces pour chaque respiration, crache toujours du sang et nous avons dû l'emmener en urgence à la clinique universitaire de Tirgu Mures, car les docteurs de Brasov ne peuvent plus rien pour lui. Là il est sous surveillance médicale en soins palliatifs pour que s'atténue sa souffrance respiratoire. Sa mère est suspendue à chacune de ses respirations. Nous avons toute la charge des frais de transport et de séjour car le père de famille, Sandu, est mort brutalement en novembre d'une tumeur au cerveau. Il était le seul à prendre soin de sa grande famille, il gagnait un peu d'argent avec sa charrette et son cheval. Sa mort a été un choc inattendu, parce qu'il ne s'était jamais plaint d'être malade. Il avait à peine 44 ans. La mère reste seule avec ses 8 enfants dont Samuel, qui est si malade. Elle dit qu'elle n'en peut plus et se sent à la limite de craquer nerveusement.

Nous les soutenons du mieux que nous le pouvons. Jusqu'à présent, nous avions pu faire hospitaliser Samuel de temps en temps dans une institution pour les cancéreux - sorte de soins palliatifs -

C'est notre avocat, Emil, qui l'a rendu possible car il travaille aussi pour cette institution. Samuel a donc été hospitalisé là de temps en temps, cela lui a fait beaucoup de bien et ils ont pris bien soin de lui. Nous payons Emil aussi régulièrement par des petites sommes pour ses services.

La semaine dernière, j'ai reçu un SOS de Bianca, dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois. Cette jeune fille qui était venue me réclamer des épluchures de pommes de terre à manger, puis qui plus tard s'est coupée le doigt. Sa mère voulait travailler comme femme de ménage dans une entreprise. Elle a dû pour cela faire les analyses médicales habituelles avant une embauche et là, les médecins ont constaté qu'elle n'était pas apte à travailler parce qu'elle est gravement malade, ils soupçonnent un cancer. Elle doit donc faire de nouvelles analyses qui doivent être payées immédiatement pour pouvoir commencer un traitement rapidement. C'est compliqué car en plus, elle a fait un AVC l'an dernier. Nous sommes leur seul et unique soutien.

L'opération du doigt de Bianca, qui était pourtant prévue à la fin de l'année dernière, n'a pas pu avoir lieu parce que la situation de sa mère était plus urgente. Nous lui achetons les médicaments pour le cœur. Les médecins n'ont pas osé l'anesthésier car ils pensent que son cœur peut lâcher à chaque instant.

Nous essayons de couvrir ces frais, mais en ce moment nous sommes nous-mêmes dépassés. La famille Tonea et celle de Bianca vivent sans aucun revenu. Les magasins de brocante fonctionnent et prennent en charge une partie de nos dépenses. Ils sont une grande aide pour le travail de notre fondation.

Nous avons eu un autre décès tragique dans une des familles soutenues dans le nord par notre collaborateur Aurel. Un père de famille de 13 enfants est mort dans un accident de voiture. La mère est seule avec tous ses enfants, perdue et sans aucun moyen de subsistance, à part ce qu'elle reçoit de notre part.

Merci parce que nous savons que nous pouvons épancher nos cœurs auprès de vous, merci d'avoir un cœur ouvert pour les souffrants.

Avec toute notre affection et nos salutations,

Marta Oprita, Fondation MEV, Brasov, Roumanie.

bottom of page