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Arrivés en France

Hier un quartier résidentiel, un bel immeuble, un parc. Aujourd’hui des trous béants, des bâtiments éventrés. Au fil des guerres qui se succèdent, ils sont des dizaines de millions, ces déplacés et réfugiés pour qui, sans crier gare, la violence n’a laissé d’autre choix que de se lancer sur les routes vers l’inconnu, pour au moins sauver sa vie. L’histoire de La Gerbe est jalonnée de ces parcours de vie, forcés de se réinventer. Afghans, Érythréens, Tibétains, Syriens… qu’ils sont nombreux à être passés ici.

Aujourd’hui, les Ukrainiens doivent à leur tour faire leur sac à dos à la hâte et fuir. Notre travail en Ukraine depuis des années a créé naturellement les conditions d’une solidarité d’accueil avec les modestes moyens qui sont les nôtres.

Depuis le 24 février, à Makariv (banlieue de Kiev), notre correspondant Igor s’est démené pour offrir accueil et sécurité aux familles d’enfants porteurs de handicap habituellement accompagnées par son association Salem. Pourtant, il a rapidement fallu se rendre à l’évidence : rester sur place signifiait exposer chacun à un danger de mort. Un départ est toujours difficile, mais l’ajout de la gestion du handicap complexifie encore le défi de trouver une destination adaptée. Igor nous a alors présenté la situation de certaines de ces familles et un collectif s’est organisé dans le Gard autour du réseau de La Ferme Claris.

Les 23 et 24 avril, 6 familles, soit 33 personnes, sont arrivées à Paris et 19 parmi elles sont désormais accueillies à Nîmes, Anduze et environs. Une fois les valises posées, le plus gros reste à faire. Il faut noter le dispositif exceptionnel mis en place par l’État pour faciliter l’intégration de ces réfugiés même si chacun espère retrouver sa terre natale le plus rapidement possible. En attendant, l'intégration doit commencer. Démarches administratives, scolarisation, apprentissage de la langue, mais aussi choc culturel, incompréhensions et incertitudes quant à l’avenir. Devant tant d’inconnues, nous prions qu’un chemin de grâce s’ouvre devant eux, tout comme devant chacune des personnes qui un jour passe par La Gerbe.

Michael Païta



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