La Journée Internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit a lieu ce 19 juin. L’Est de la République Démocratique du Congo est particulièrement touchée par ces problèmes, et les conséquences se trouvent dans tous le pays.
Ainsi, parmi les patientes soignées par le Dr Tony Elonge, certaines souffrent de fistules suite à ce genre de drames. Après tout ce qu’elles ont subi, la réparation physique est un premier pas vers une guérison plus globale.
Déjà avant Otema, le Dr Tony a opéré à Tshudi Henriette* suite à des violences sexuelles perpétrées par un groupe de militaires alors qu’elle avait 17 ans. Elle traversait simplement la forêt reliant son village du village voisin, distant de 5 km.
Suite à ce viol, Henriette* s’est trouvée handicapée par une fibrose et une fistule, au point d’avoir des difficultés à marcher. Elle a vécu ainsi pendant 6 ans, jusqu’à ce qu’elle fasse le trajet de l’Équateur, la province au nord-ouest de la République Démocratique du Congo où elle vit, jusqu’à Tshudi où exerçait le Dr Elonge avant la construction d’Otema. Tony l’a opérée, elle peut à nouveau marcher normalement et surtout, elles ne souffre plus d’incontinence – conséquence des fistules.
Lorsque Tony l’a rencontrée, elle souffrait des conséquences psychologiques des violences qu’elle avait subies. Elle avait peur des hommes, particulièrement des hommes armés. Mais la réparation physique a été le premier pas vers une guérison complète. Aujourd’hui elle s’est mariée : pour Tony, cela montre qu’elle a dépassé son traumatisme et ne vit plus dans la peur.
Depuis, l’Hôpital Otema a été construit. Sur le site de cet établissement de santé, les soins médicaux apportés à ces femmes sont accompagnés de soins psychologiques et sociaux grâce à des groupes de paroles et des ateliers psycho-sociaux. Ainsi, les patientes d’Otema retrouvent leur intégrité physique et psychologique, leur dignité et leur place dans leur communauté et dans le tissu économique et social de leur pays.
* pseudonyme