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Réinsertion professionnelle : un long chemin


Ce dernier trimestre a été riche en péripéties pour les salariés du chantier d’insertion. Entre autres :

Une famille qui vivait depuis 4 ans dans un hôtel, hébergée par le 115, a aménagé dans un appartement d’une petite ville voisine. Il s’agissait d’un logement confié par ses propriétaires à une association qui le sous-loue à des familles en situation précaire. Ses propriétaires avaient pris soin d’acheter quelques meubles. Belle surprise pour cette famille qui n’en revenait pas de bénéficier d’un si joli logement !

Le logement reste un pan de l’accompagnement où les procédures sont longues et nous amènent à traverser des moments de combat mais voilà... quand on garde espoir… au bout du tunnel… VICTOIRE !!!

Depuis quelques mois, une jeune femme syrienne, Lina, travaille sur le chantier. Elle a deux garçons qu’elle élève seule. Son mari habite en Angleterre. Ils cherchent à se réunir mais pour l’instant, le projet ne se concrétise pas. Cette situation, un pied dans un pays et un pied dans un autre, ne favorise pas les démarches administratives et bloque gravement les rouages de l’accès au logement, de la garde des enfants, des moyens de subsistance… Une demande de visa a été faite pour partir en Angleterre mais voilà que le Brexit nous donne des cheveux blancs. Comment ré-ouvrir des possibles quand tout semble emmêlé, inextricable ? Comment faire des choix, construire son avenir et celui des enfants quand on traverse autant d’incertitudes sur le pays dans lequel on va pouvoir s’implanter ? Se frayer un chemin dans tout ce stress, et l’angoisse ! A force d’osciller, le risque est de ne construire nulle part.

On a pris un de ces fils: un des points compliqués dans la reprise d’activité de Lina était la garde de ses enfants. Les solutions de dépannage familial étant épuisées, on a fait appel au Conseil Départemental pour trouver une nounou. Cela a très bien marché pendant un mois. Mais celle-ci est partie en vacances et …pas de remplaçante.

Depuis quelques semaines, Lina nous a fait rencontrer une de ses amies égyptienne Rami. Elle est devenue une fidèle bénévole ici, toujours souriante et participante. Rami a beaucoup d‘expérience dans la garde d’enfants. Elle a donc accepté de dépanner Lina gratuitement en gardant ses enfants. Mais pour elle, ses projets étaient de reprendre une activité pour avancer sa recherche de logement…

Un appel téléphonique à l’association qui gère les nounous, un CV refait et envoyé et voilà Rami embauchée officiellement !!! On continuera à suivre la famille de Raja pour que ses projets s’épanouissent.

Plusieurs salariés ont effectué des périodes en entreprise pour découvrir le métier d’agent d’entretien des réseaux d’eau pour l’un, le métier de cuisinier et la mécanique pour le dernier. Chacun en ressort avec un contrat en poche.

Trois anciens ont obtenu leurs diplômes et sont venus partager leur joie et leur fierté. D’ autres envoient des messages pour donner des nouvelles. L’un a déposé une demande de nationalité française. Ces moments sont l’occasion de fraternité et d’encouragement pour chacun d’entre nous.

Sylvie Cuendet

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